Les documents rassemblés dans la base de données sont de nature variée, mais divisibles en deux ensemble, les inscriptions, enregistrées avec les sources littéraires dans une base de données textuelle, et la documentation archéologique, enregistrée sous une forme différente (notamment géoréférencée). La base de données n’étant pas encore tout à fait au point sur le plan technique, nous présentons ici un aperçu des sources qui y ont été réunies.

La documentation épigraphique

La documentation épigraphique, qui occupe six siècles (IIIe s. a.C.-IIIe s. p.C.) est constituée d’un ensemble de textes de nature et d’époque variées, dont l’apport documentaire est naturellement variable. Par ailleurs, cette documentation est très inégalement répartie entre les époques : par exemple, sur les quelque 400 textes concernant la Carie, 137 proviennent d’Iasos et seulement 40 de Mylasa. Dans cette dernière cité, ils sont surtout concentrés à la basse époque hellénistique, alors que les 58 textes de Stratonicée sont presque exclusivement d’époque impériale. C’est aussi cette diversité qui rend intéressante une étude sur une échelle plus large comme celle des deux régions abordées dans le présent projet.

Les premiers documents auxquels l’on pense sont naturellement des documents publics, comme les décrets. Par exemple, le décret d’Héraclée du Latmos pour le gymnasiarque Glaukôn (RPhil 1899, p. 284-286 n° 7 = GymnAsia 293, ci-dessous), pris à l’initiative des néoi, les jeunes adultes fréquentant le gymnase, nous apprend l’existence de cette classe d’âge et du gymnasiarque de cette cité au IIIe siècle a.C.

Fragmentaire, il ne nous en apprendra pas plus, pour une cité où la documentation est mince (deux lettres de l’époque de la domination d’Antiochos III où il est de nouveau question des néoi : Chiron 28 [1988], 421-470 = GymnAsia 294-295).

D’autres décrets peuvent par exemple attester l’existence de concours athlétiques, comme le Décret de Cnide sur concours (IKnidos 220 = Gymnasia 275, ca 200 a.C.) :

[ἔδοξε τῶι δάμ]ωι, γνώμ[α προ]στατᾶν· ἐπειδὴ [τοῦ]

[δ]άμου δ[ιὰ π]αντὸς ἀποδεικνυμένου τὰν ὑπάρ[χουσαν]

[αὐ]τῶι διὰ προγόνων ποτὶ τὸ θεῖον εὐσέβει[αν καὶ πᾶ]-

[σα]ν σπουδὰν καὶ φιλοτιμίαν ποιουμένου περὶ [τᾶς ἐπαυξή]-

[σιο]ς τᾶν τιμᾶν τᾶς Ἀρτάμιτος τᾶς Ἱακυνθ[οτρόφου]

[κα]ὶ τὰς θυσίας καὶ ἀφικετείας καὶ πομπὰς [συντετε]-

[λε]κότος διὰ τὰς γεγενημένας ὑπ’ αὐτᾶ[ς ἐπιφανεί]-

[ας] καὶ διὰ ταῦτα ποταγορεύσαντος αὐτὰν [θεὸν Ἐπιφα]-

[νῆ], καὶ θυσίαν καὶ ἀγῶνας συντελεῖν τᾶι θ[εῶι κατὰ πεν]-

[τα]ετηρίδα μουσικόν τε καὶ γυμνικὸν (...)

C’est un des rares documents qui nous montre l’instauration de concours, ici de rythme pentétérique, des Hyakintrophia, connus par ailleurs.

Une autre catégorie largement représentée est celle des inscriptions honorifiques. Sur la page générale se trouve une copie d’écran de celle d’Iasos pour le pédonome d’Iasos C. Iulius Capito, fondamentale pour les attributions de ce magistrat. Ce type de texte est particulièrement abondant à l’époque impériale. Voici un autre exemple, publié récemment, provenant de Xanthos en Lycie, (REG 130 [2017], n° 4 + TAM II 308 = GymnAsia 17, fin IIe s. p.C.)

Λυσίμαχο⟨ν⟩ Ξάνθιο⟨ν⟩

καὶ Πιναρέα, πατρὸς βου-

λευτοῦ τῶν δύο πόλεων

καὶ πάππου καὶ προγόνων

[βο]υλευτῶν, νεικήσαν-

[τα] [π]αίδων πάλην ἐν-

[δ]όξως, ἐκβιβασάντα

κλήρους ἓξ θεμίδος

πέμπτης τῆς ἐπιτε-

λεσθείσης ἐκγ διαθή-

κης Τιβ. Κλ. Ἀγρίππα, ἀγω-

νοθετοῦντος διὰ βίου

τοῦ ἀξιολογωτάτου

λυκιάρχου Τιβ. Κ[λ. Τη]-

λεμάχου, Ξαν[θίων ἡ τοῦ]

[Λυκί]ων ἔθνο[υς μητρό]-

[πολι]ς, καθὼς ὁ [διαθέ]-

[μενος] διεστείλατ[ο].

Il s’agit cette fois-ci d’un concours local, fondé par un notable en vertu d’un testament, probablement d’un concours annuel, dans lequel ce Lysimachos, citoyen tant de Xanthos que de Pinara, a été vainqueur dans la lutte dans la catégorie des garçons (paides, donc mineurs). C’est à la fois un bon indice de la multiplication de ces petits concours, de la vitalité de la vie agonistique et de l’entraînement physique sous le Haut Empire.

L’existence de cet entraînement nous est souvent connue par l’institution de l’éphébie, dont, parfois, le témoignage le plus abondant est constitué par les listes d’éphèbes – que l’on retrouve cependant dans un petit nombre de cités pour les régions considérées. Ici figure une originalité, l’unique liste d’éphèbes de Caunos, (I. Kaunos 41 = GymnAsia 343, époque hellénistique).

᾿Επὶ ἱερέως Ἀντιπάτρου +++Σ

γυμνασιαρχοῦντος τῶν μὲν ἐφήβων

Μηνοφίλου τοῦ Πτολεμαίου.

τῶν δὲ νέων

Ἀπολλωνίου τοῦ Μεγαλέοντος

οἱ ἐφηβεύσαντες διεταί

Καλλίστρατος

Καλλιστράτου

Πτολεμαῖος

Δημητρίου

Ἀθηνόδωρος Μηνοδώρου

καθ’ ὑοθεσίαν δὲ Ἀγροθέου

Ἀγροίτας Ἀγρεοφῶντος

Μηνόδοτος Μηνοδώρου

Ἀθηνοκράτης Ζηνίωνος

Δημήτριος Μηνοδότου

καθ’ ὑοθεσίαν δὲ Ἑκάτωνος

Μένιππος Ἑρμοφάντου.

Ἀγρεοφῶν Ἀπολλοδό[του]

Μένιππος Μενεκράτους

Φίλτης Ἑστείου

Ἀγρόθεος Ἑρμοφάντου

Ὄλυμπος Ὀλύμπου

Ἀρίστων Δημητρίου

Διονύσιος Βίωνος

Ζηνίων Ζηνίωνος

Ἀπολλοδο̣

Βοΐσκος Θ[η]ρω

Ἀπολλω̣ν̣ί̣δ[ης] [— — — — — —]

[κ]α̣ὶ̣ ἐν τα[— — — ἐπιμε]-

ληταί·

Βασιλείδης

Θεοδώρου.

Col. 1face supérieure

ου

Ζ

Ἀρτεμίδωρος.

Cette liste substantielle a malheureusement peu de valeur en l’absence d’une véritable série (comme à Iasos). Elle nous apprend tout de même l’existence de deux gymnasiarques à Caunos à cette époque, responsables de deux groupes, les éphèbes et les jeunes gens.

Une autre catégorie, très bien représentée, est celle des dédicaces, de nature extrêmement variée, mais qui peuvent offrir des renseignements sur l’existence d’édifices, d’offrandes, sur les magistrats et les groupes du gymnase, etc. Par exemple, cette dédicace de Carie, qui émane peut-être du koinon des Tarmianoi ( I.Carie hautes terres 65 = GymnAsia 292, 90-60 av. J.-C.).

[...]λ̣ης [Λέ]οντος [Κε]νε[νδω]-

[λ]αβεὺς γυμνασιαρχήσας

καὶ Ἀντίπατρος Ἑκαταίου

4 Κεν[ε]δωλαβεὺς ἐφηβαρχή-

σας Ἡλίωι καὶ Ἑρμεῖ καὶ Ἡρα-

κ[λ]εῖ καὶ Ταρμιανῶν τῶι

κοινῶι

Il s’agit d’une dédicace faite par un gymnasiarque et un éphébarque (la deuxième de ce genre) à Hélios, Hermès, Héraklès et aux koinon des Tarmianoi. La présence d’Hélios aux côtés des divinités du gymnase, Hermès et Héraklès, s’explique par la domination rhodienne sur cette région de Carie et explique aussi le support de la dédicace, de tradition rhodienne, un bouclier votif. Bien que le lieu de découverte se situe dans la ville de Muğla, ancienne Mobôlla, on peut se demander si le document n’émane en réalité du koinon des Tarmianoi, l’un des koina de la plaine de Mobôlla/Muğla. On voit aussi que cette communauté s’était dotée d’une structure du type gymnasiarque-éphébarque, assez banale à cette époque.

Pour les concours, outre les décrets, déjà évoqués, la documentation la plus riche est constituée soit de listes de vainqueurs et d’inscriptions concernant un athlète en particulier. Dans les régions considérées, on dispose néanmoins d’un petit nombre de listes de vainqueurs à un concours donné, mais certaines exceptions sont remarquables et instructives, comme celle des vainqueurs aux Rhomaia de Xanthos (Ier s. a.C., L. Robert, « Catalogue agonistique des Romaia de Xanthos », Revue archéologique, 1978, p. 277-290 [=Id., OMS, VII, p. 681-694] ; SEG 28, 1246 ; pour la date, cf. Chr. Schuler, Kl. Zimmermann, Chiron 42 [2012], 585), reproduite ci-dessous.

Ἀγωνοθετοῦντος

Ἀνδρομάχου τοῦ Ἀνδρο-

μάχου τοῦ Ἀνδρομάχου

Ξανθίου,

οἵδε ἐνίκων ἐν τῶι ἀγῶνι τῶν

Ῥωμαίων τῶι τεθέντι ὑπὸ τοῦ κοινοῦ

τῶν Λυκίων. Αὐλητάς·

Θεογένης Ἀπολλογένους Σαρδιανός.

Κιθαριστάς·

Πυθίων Πυθίωνος Παταρεύς. Τὸν δὲ τῶν

κιθαρῳδῶν στέφανον ἀνένενκα ἐπὶ τὸν τῆς

Ῥώμης βωμὸν διὰ τὸ ἐκπεσεῖν τοὺς ἀγωνι-

ζομένους.

Παῖδας v δόλιχον· Γλαῦκος Ἀρταπάτου

Παταρεύς.

Παῖδας στάδιον· Μενέφρων Θεοφάνου Ἐφέσιος.

Παῖδας δίαυλον· Ποσειδώνιος Κτησίππου

Μάγνης ἀπὸ Μαιάνδρου.

Ἀγενείους στάδιον· Νίκανδρος Νικάνδρου

Ἀργεῖος· v Ἀγενείους v πάλην·

Μιλτιάδης Ξένωνος Ἀλεξανδρεύς.

Ἀγ<ε>νείους πυγμήν· Πατερῆς Διοδώρου

Φιλαδελφεύς. Ἄνδρες δολιχόν·

Ἀριστόκριτος Χαριξένου Ἀργεῖος. Ἄνδρας

δίαυλον· Ἀριστόκριτος Χαριξένου Ἀργεῖος.

Ἄνδρας στάδιον· Ἀντίοχος Μενεστράτου

Μυρεύς. Παῖδας πυγμήν· Ἐπίγονος Ἀρτέμωνος

Περγαμηνός. Παῖδες πανκράτιον· Ἀρτεμίδωρος

Ἀπολλωνίου τοῦ Ἅγνωνος Φιλαδελφεύς.

Ἀγενείους πανκράτιον· Ιδαγ[ρ]ας Ἀντιπάτρου

Παταρεύς. Ὁπλείτην· Ἰναχίδας ΣΟ. ΙΔΡΟΥ

Ἀργεῖος. Πένταθλον· Γλαῦκος Μ[ε]νεμά̣[χ]ου

Παταρεύς. Τὸν δὲ τῶν παλαιστῶν παίδων

στέφανον ἀνήνενκα ἐπὶ τὸν τῆς Ῥώμης βωμὸν

διὰ τὸ ἐκπεσεῖν τοὺς ἀγωνιζομένους.

Τὸν δὲ τῶν ἀνδρῶν στέφανον τῶν τε παλαι-

στῶν καὶ πυκτῶν καὶ πανκρατιαστῶν ἀνή-

νενκα ἐπὶ τὸν τῆς Ῥώμης βωμὸν διὰ τὸ μηδένα

ἀπογεγράφθαι. Πώλῳ κέλητι· Κάλλιππος Φιλοκλέ-

ους Σιμηνεύς. Τελείῳ κέλητι· Γάϊος Ὀκτάϊος

Γαΐου υἱὸς Πωλλίων Ῥωμαῖος, ὃς καὶ ἀνηγόρευσεν

ἑατὸν Τελμησσέα. Συνωρίδι πωλικῆι· Πειθὼ Μακε-

δόνος Ἐφεσία ἣ καὶ ἀνηγόρευσεν ἑαυτὴν Ἀπολ-

λωνιᾶτιν. Συνωρίδι τελείαι· Δημήτριος Δημητρίου

τοῦ Νεάρχου Ἀπολλωνιάτης. Ἅρματι πωλικῷ·

Μόσχος Εὐαγόρου Μυρεύς. Τὸν δὲ τῶν τελείων

ἁρμάτων στέφανον [ἀ]νήνενκα ἐπὶ τὸν τῆς Ῥώμης

βωμὸν διὰ τὸ τοὺς ἀπογραψαμένους ἐξάθλους

γενέσθαι.

Les individus apparaissent dans d’autres types de textes, des inscriptions concernant un athlète vainqueur donné, dédicace, inscription lui conférant de donneurs dans sa patrie, etc. Ces textes donnent à voir des palmarès et, par petites touches, peuvent aussi donner des informations sur le rayonnement des concours athlétiques. Voici une inscription de Boubôn, dans une région située au nord de la Lycie (I. Bubon 16 = GymnAsia 462, IIIe s. p.C.)

L’athlète a été vainqueur dans un concours local, « tétraétérique » (de rythme triennal), dans sa jeunesse (catégorie des « garçons »). Mais c’est la victoire d’un grand notable, connu par ailleurs, que l’on consacre ainsi.

Nous avons aussi tenu compte, autant que faire se pouvait, des palmarès d’athlètes provenant d’autres régions du monde grec, qui peuvent nous donner des informations sur l’existence de concours athlétiques ainsi que sur l’étendue de leur fréquentation. Voici par exemple ce que nous apprend le palmarès de vainqueur de Cos (IG XII 4, 935 = GymnAsia 471, fin Ier s. a.C.).

[– – –]α̣ τὸν̣ Π[υθ]οδώρου

νικάσαντα

[ vacat Ἴσ]θ̣μια ἄνδρας πένταθλον,

[Ἐλ]ε̣υσίνια τὰ μεγάλα ἄνδρας πένταθλον,

[Ῥω]μαῖα τὰ τιθέμενα ὑπὸ τοῦ δάμου παῖδας

Ὀλυμπικοὺς στάδιον, Καισάρηα ἐν Μητροπόλει

[π]αῖδας στάδιον, Ῥωμαῖα τὰ τιθέμενα ὑπὸ τοῦ

δάμου παῖδας Ἰσθμικοὺς στάδιον δίαυλον

πένταθλον τᾷ αὐτᾷ ἁμέρᾳ, Ἑκατήσια ἐν

Στρατονικήᾳ παῖδας Ἰσθμικοὺς πέν-

ταθλον, Θεογά[μ]ια ἐν Νύσῃ παῖδας Ἰσθμι-

κοὺς πένταθλον, Κλάρια ἐν Κολοφῶνι

[παῖδ]ας [Ἰ]σθμικοὺς πένταθλον, Ἀρχηγέ-

[σια] ἐν Ἁλικαρνασσῶι παῖδας Ἰσθμικοὺς

[πέ]νταθλον, Ἑκατήσια ἐν Στρατονικήᾳ

[ἀ]γενείους πένταθλον, Ἀρχηγέσια ἐν Ἁλι-

[κα]ρνασσῶι ἀγενείους πένταθλον, Ἐλευ-

[θέρ]ια τὰ καὶ Καισάρηα ἄνδρας πέντα-

[θλον], Καισάρηα τὰ τιθέμενα ὑπὸ τοῦ δάμου

ἄνδρας πένταθλον,

[Ἀπο]λλωνίεια ἐν Μύνδωι πένταθλον,

[– – –] [ἐ]ν Ἁλικαρνασῶι πένταθλον, v ἐπιστατεῦντος

[– – –]ου τοῦ Πυθοδώρου. vacat

Le personnage, un spécialiste de la course et du pentathlon, a été vainqueur tant dans des concours de la période, ceux de sa cité, certains concours en Ionie, mais aussi, à plusieurs reprises, dans des concours en Carie (Stratonicée, Halicarnasse), alors qu’il n’était pas encore un adulte. Dans sa composition, l’inscription montre aussi une nette hiérarchie entre les concours.

Cette énumération n’épuise pas la richesse documentaire de deux régions : on en aura un autre aperçu dans le bref exposé des premiers résultats de ce travail .

La documentation archéologique

La documentation se caractérise par un décalage quantitatif important entre les sources épigraphiques et les sources archéologiques. Si de nombreuses inscriptions mentionnent un gymnase, l’une de ses composantes, ou un stade voire un hippodrome, il est la plupart du temps impossible d’identifier avec certitude ces édifices parmi les vestiges.

La documentation archéologique est essentiellement de type architectural, puisqu’à l'exception de quelques bases de statues, les fouilles n’ont pas livré de matériel qui puisse être associé à ces édifices. La nature des vestiges diffère selon les cités : elle dépend de l’histoire de la ville, mais aussi de l’histoire archéologique du site. Le degré de conservation des vestiges est tributaire des formes d’occupation ultérieure qu’a connu le site, qu’elles aient été l’occasion de destructions ou au contraire de préservation des vestiges. La nature de la documentation dépend également de l’ancienneté et de l’intensité des missions archéologiques.

Les vestiges des gymnases sont de deux types : les vestiges en place et les vestiges erratiques. Le premier type correspond aux gymnases dont l’emplacement est connu, car on en a retrouvé les fondations et une partie de l’élévation (le gymnase de Stratonicée en est le meilleur exemple), le second type aux gymnases dont il ne reste que des blocs remployés dans des édifices postérieurs (gymnases d’Iasos, d’Halicarnasse, et de Mylasa, palestre de Théangéla). Dans ce cas, l'emplacement d'origine du gymnase est souvent difficile, voire impossible à déterminer.

La documentation archéologique sur les stades est aussi très inégale. On peut distinguer ceux qui ont été fouillés et étudiés (par exemple les stades d’Aphrodisias et de Labraunda) de ceux qui sont simplement localisés, avec un degré de certitude variable (par exemple les stades de Mylasa et de Stratonicée).

Les complexes de bains-thermes, plus particulièrement nombreux – car bien étudiés – en Lycie (environ 55 ensembles, dans une trentaine de cités) font partie de l’ensemble documentaire à étudier dans la mesure où ils peuvent être reliés à des ensemble gymnasiaux. Or, malgré tout, l’état l’exploration archéologique et des publications ne permet que très rarement de certitudes sur l’adjonction de véritables bains à un ensemble gymnasial. Il est possible, par exemple que les « thermes de Néron » de Patara aient un lien avec une palestre, d’après la documentation épigraphique. (cf. M. Koçak et S. Erkoç, « Patara Nero Hamamı. Likya’nin Bilinen En Erken Hamam Yapilarindan Biri Uzerine Gözlemler », in M. Koçak, E. Dündar, Ş. Aktaş et S. Erkoç, éd., Lykiarkhissa. Festschrift für Havva İşkan, 2016, p. 371-392). Inversement, dans la même cité, on a longtemps vu une palestre comme ayant précédé ce qu’on appelle les « Thermes du Port » : il n’en n’est rien dans l’état actuel de la documentation. Seule l’épigraphie permet parfois des conclusions plus fermes comme l’existence de bains dans le gymnase de Xanthos au IIe s. p.C. (Fouilles de Xanthos VII 67, l. 9-10 : εἰς τὸ γυμνάσιον καὶ τὸ ἐν αὐτῶι βαλανεῖον).

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